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DECOUVREZ TOUTES LES CLES DE LA REUSSITE DE FRANCK RIBERY !
Un joueur, une histoire retrace la vie d’un joueur de football professionnel, du berceau jusqu’à aujourd’hui. Temporalité, moments clés, réussites, échecs, vous saurez tout de la vie de ce joueur à la fin du dossier qui lui sera consacré. Pour ce second numéro, la Team BK s’est intéressée au parcours atypique de l’ex-international français Franck Ribéry qui évolue désormais à l’US Salernitana en Italie.
Son enfance
Franck Henry Pierre Ribéry naît le dans le quartier du Chemin Vert, à Boulogne-sur-Mer. Sa maman Marie-Pierre est femme de ménage, son papa François est ouvrier du bâtiment. À deux ans, il est victime d’un accident suite à la collision de leur voiture avec un camion venant en sens inverse, ce qui lui laisse des cicatrices sur le visage. “Le problème était que j’étais assis à l’arrière et que je suis passé à travers le pare-brise de la voiture à l’impact. D’une certaine façon, cet accident m’a aidé. En tant qu’enfant, ça m’a motivé. Dieu m’a donné cette différence. Les cicatrices font partie de moi, et les gens devront juste me prendre tel que je suis”. Plus de cent points de suture ont été faits sur son visage droit après l’assiduité. Les traces apparentes lui ont valu d’être surnommé “Scarface”. Franck a accepté ce surnom parce qu’il parle du volume de son passé douloureux.
Mais aussi courageux que soit Ribéry, il n’a pas laissé sa douleur l’affecter surtout dans la quête de ses rêves. Ce qui ne l’a pas tué dans cet accident l’a rendu plus fort. Ces cicatrices ont forgé le caractère de Franck en grandissant, car il a été l’objet de nombreuses moqueries de la part de ses pairs pendant son enfance. “Je suis fier de ma cicatrice, cela m’a donné de la force et forgé mon caractère. Vous devez être fort mentalement pour résister au ridicule des autres enfants et au regard des adultes” confiait-il au média italien La Gazzetta Dello Sport en 2012.
Il grandit au côté de son petit frère François, né le 19 octobre 1986. Ce dernier évoluera par la suite à Boulogne, Calais, Le Touquet et Bayonne. Son autre petit-frère Steeven vit le jour en 1995. Lui aussi tape le ballon, d’abord au centre de formation du RC Lens, puis au sein de la réserve du Bayern de Munich (hébergé chez Franck). La suite fut plus compliquée, avec des saisons parfois blanches, et des contrats sans lendemain à Boulogne, Ajaccio, Syrianska en D2 Suédoise ou bien Jegalva en Lettonie. Il évolue désormais à l’US Charité (R1, Ligue de Bourgogne).
Ses premiers pas dans le football
Il commence le football à six ans au FC Conti de Boulogne-sur-Mer, club créé en 1985. En 1990, il se voit remettre un équipement avec pour sponsor “Les Restos du Coeur”, avec lequel il jouera une grande partie de son enfance. Ce maillot ne l’a jamais quitté ! Toutefois, il décide de l’offrir à l’association caritative en 2009. Il fut mis aux enchères à l’hôtel des ventes de Saint-Martin à Boulogne/Mer le 1er juillet 2018. Mis à prix à 150 euros, le maillot de l’ancien international français n’a visiblement pas convaincu la trentaine de personnes présentes pour cette vente. “Y a-t-il preneur à 150 €, vous faites une bonne action. Qui joue au football ici ? Personne à 150 € ? Sans regret ? Non ?”, a lancé le commissaire priseur, en vain.
Sa formation au LOSC
Franck rejoint à douze ans le centre de formation du LOSC Lille. Malgré un potentiel certain, il est renvoyé quatre ans plus tard à la suite de mauvais résultats scolaires et de problèmes de comportement.
“Franck a rejoint le LOSC à l’âge de 12 ans. Il était le plus jeune parmi les 20 stagiaires qui vivaient au centre de formation. Etant âgé d’un an de moins que nous, il évoluait avec les moins de 13 ans. Avec les joueurs nés en 82, nous évoluions en 15 ans Nationaux. Je me souviens très bien de son arrivée. Il était petit, très frêle, pas du tout à maturité physiquement. Nous étions au courant de son parcours de vie compliqué. Par contre, on a vite vu qu’il possédait une technique au-dessus de la moyenne. J’ai d’ailleurs une anecdote qui me revient à l’esprit : nous avions une table de ping-pong au centre et bien lui il faisait 200 jongles avec la balle ! Progressivement il a grandi et fut surclassé dans notre équipe en 15 ans Nationaux. C’était le plus jeune, le plus petit et le chouchou. Franck était le boute-en-train du groupe et un sacré déconneur : il aimait déjà mettre de la pommade sur les poignets de portes, dévisser les salières. On a fait aussi des énormes batailles de polochons. C’était ma victime préférée, mon souffre-douleur ! Et puis un jour, il n’était plus là. On a appris qu’il n’avait pas été conservé pour des raisons extra-sportives, des petites conneries faites au collège. Ca nous a vraiment touché car il était très apprécié de tout le monde. Il a rejoint Boulogne/Mer. Nous nous sommes affrontés à plusieurs reprises en 17 ans Nationaux, puis chez les Séniors lorsqu’il a commencé à faire des apparitions en N2 avec l’USBCO. On a tous vus un joueur métamorphosé ! J’ai un regret : celui de ne pas l’avoir connu lors de sa véritable éclosion ! Il y a deux ans, nous nous sommes revus à Florence le temps d’un week-end. C’est toujours un bon mec. On s’est rappelés nos bons moments passés ensemble. Sa vie est un vrai film, si j’étais metteur en scène je plancherais déjà dessus !”
Ses débuts chez les Séniors
Adolescent, Franck Ribéry se retrouve donc exclu du circuit, voyant ses chances de passer un jour professionnel réduites à néant. Il travaille alors dans l’entreprise de travaux publics où son père est terrassier. Il garde contact avec le foot en évoluant à l’US Boulogne. Franck Ribéry fait ses débuts à 18 ans en 2000 en CFA. L’année suivante, il s’impose rapidement en tant que titulaire en National malgré la descente du club boulonnais. Il quitte ensuite l’US Boulogne faute d’un accord financier avec les dirigeants. Malgré cela, la tribune nord du Stade de la Libération de Boulogne-sur-Mer portera son nom le 22 décembre 2007, avec une inauguration en présence de Franck avant le match Boulogne-Brest, tout un symbole lorsque vous lirez les lignes à venir.
Il est repéré par René Marsiglia, entraîneur d’Alès en National lors d’un match de détection. Mais le club tombe en faillite à la fin de saison. Il passe un essai à Caen puis à Guingamp mais le club breton lui préfère finalement Farid Talhaoui. Ses échecs l’incitent à mettre le football entre parenthèses. Il pointe même un temps à l’ANPE avant, pendant quelques mois de retravailler sur les chantiers avec son père, terrassier.
Son envol au Stade Brestois
Recruté par le Stade brestois, qui évolue également en National, il se fait remarquer lors d’un match Nantes – Brest en coupe de France par une roulette sur Sylvain Armand et un grand pont sur Mario Yepes. Lors de la saison 2003-2004 marquée par l’accession du club breton en Ligue 2, il est ovationné par le public brestois au Stade Francis-Le Blé, terminant meilleur passeur du National avec 23 passes décisives. Courtisé par le FC Nantes et l’Ajax Amsterdam, il est également repéré par l’entraîneur messin Jean Fernandez et son sélectionneur Étienne Ceccaldi, qui s’empressent de le faire venir en Lorraine, sans aucune indemnité de transfert.
“J’ai côtoyé Franck, lorsqu’on a joué au Stade Brestois ensemble. C’est encore un ami à l’heure d’aujourd’hui. Le souvenir qui me revient le plus souvent à l’esprit, c’est lors d’un déplacement à Ajaccio où le contexte n’était pas des plus évidents pour jouer au football. Dans le vestiaire, Franck était assis à côté de moi. Je lui ai dit que si nous repartions avec un point du match nul, ça serait déjà très bien. Mais lui, d’une voix déterminée, il nous a dit que nous allions gagner et qu’en plus c’est lui qui allait marquer ! Le match se déroule sous la pluie et avec beaucoup de vent, l’atmosphère est particulière avec un public assez hostile, malgré cela nous rentrons au vestiaire à 0-0 à la pause. Nous avons dominé mais sans faire la différence. De nouveau assis à côté de lui, je le regarde en souriant et lui me dit de ne pas m’inquiéter car on allait gagner et que c’est lui qui marquerait… La seconde période reprend, un match compliqué, très fermé, très haché avec beaucoup d’embrouilles. Puis vînt la 80e minute de jeu, Franck prend le ballon, il élimine trois adversaires et il place une cacahuète pleine lucarne ! On lui court tous après et la seule phrase qui sort est : “Je te l’avais dit renoi, je te l’avais dit renoi !” Il était tellement joyeux de nous ramener ces points-là, que même moi je me suis dit que nous avions dans notre équipe quelqu’un de très grand, car être aussi fort de sa force si jeune ça nous motivait tous. Sa célébration restera gravée en moi à vie. Il dégageait une énorme confiance en lui, et a réalisé une exceptionnelle saison à nos côtés. En dehors du terrain, c’est quelqu’un qui a beaucoup de valeurs, qui est fidèle en amitié. C’est quelqu’un de respectueux, car il a été lui-même respectueux des plus grands. Il a aussi son caractère, mais il sait redescendre aussi vite qu’il monte. C’est en tout cas une très belle expérience d’avoir joué avec lui, car c’est un super dynamiteur offensif et la suite de sa carrière parle pour lui. Elle lui appartient, ce qu’il a fait par la suite est prodigieux. Nous sommes amis, nous avons désormais une toute autre relation.”
Ses débuts en L1
Le FC Metz a la bonne idée de récupérer ce joueur passé à travers les mailles du filet de la formation à la française. Franck Ribéry passe pro à l’âge de 21 ans. C’est donc sous le maillot grenat que Franck Ribéry effectue ses grands débuts en L1 en 2004 contre Nantes en tant que titulaire. Immédiatement, il s’affirme comme l’une des grandes révélations de la compétition, il est élu « joueur du mois » de la Ligue 1 en août 2004. Évoluant au poste de milieu droit, Ribéry est un redoutable et infatigable accélérateur de jeu, capable également d’être décisif devant le but. Il marque son premier but en France le 6 novembre 2004 contre Toulouse. Et tandis que certains le comparent déjà à Robert Pirès (ancien joueur du FC Metz et champion du monde en 1998), il connaît ses premières sélections en équipe de France espoirs.
Son prêt à Galatasaray
Après seulement six mois passés en Lorraine, Ribéry est transféré de manière surprenante vers le club turc de Galatasaray, lors des toutes dernières heures du mercato d’hiver. La transaction s’élèverait à 1,5 million d’euros, avec une prime à la signature de 800 000 euros. Ribéry ne tarde pas à devenir l’un des joueurs préférés des supporters turcs, gagnant les surnoms de « Ferraribéry » ou de « Scarface » comme expliqué précédemment. Son principal fait d’arme sous le maillot du Galatasaray, c’est son but inscrit permettant à son équipe de l’emporter 5 à 1 en finale de la coupe de Turquie contre le grand rival de Fenerbahçe. L’aventure turque ne dure cependant que quelques mois. Franck Ribéry argue en effet un problème de salaires non versés pour rompre son contrat avec Galatasaray.
Son arrivée à l’OM
Ribéry retourne dès le mois de juin 2005 dans le championnat de France, en signant un contrat de quatre ans avec l’Olympique de Marseille, où il retrouve son ancien entraîneur Jean Fernandez. Ce transfert ne coûte rien à l’OM, puisque le joueur rompt unilatéralement son contrat avec le club turc, à la suite de problèmes de versement de salaires. En parallèle, Ribéry change d’agent en quittant John Miko pour engager le Luxembourgeois Bruno Heiderscheid. Malgré une procédure lancée par le club turc pour « rupture de contrat abusive », Franck Ribéry obtient de la FIFA une autorisation de jouer.
“J’ai côtoyé Franck durant quelques mois en 2005, avant que je signe au FC Istres. Il venait de signer à l’OM en provenance du FC Metz (ndlr : prêté à Galatasaray). La première personne avec qui il a accroché au club, ce fut moi ! J’étais très content qu’il rejoigne l’OM car il m’avait vraiment impressionné la saison écoulée. Le feeling s’est fait tout naturellement lors des premiers jours. Il voulait savoir où était la mosquée la plus proche du camp d’entraînement pour y effectuer ses prières. Etant originaire de Marseille, j’ai pu faire office de guide pour ses premiers pas. Il me posait souvent des questions pour lui permettre de s’intégrer plus rapidement. En l’évoquant, j’ai des images de ses premiers entraînements qui me reviennent à l’esprit. Je me souviens d’un 8 contre 8, contre les joueurs de l’équipe type… J’étais avec les remplaçants, en étant au marquage de Franck. Je sortais du centre de formation, et bien il m’a fait comprendre ce que c’était que les très haut niveau ! J’ai grandi avec Samir Nasri, dont le talent ne me surprenait plus, mais là j’ai vu des enchaînements foudroyants, des coups de reins dévastateurs, des accélérations qui m’ont laissé sur place ! Sans aucune prétention, ma qualité première était l’explosivité sur les 3-4 premiers mètres, j’étais très vif ce qui me permettait de récupérer beaucoup de ballons. Mais avec Franck, j’ai vite compris ce qu’était le très très haut niveau. Un joueur hors-norme ! Il dégageait une énergie incroyable. Il voulait vite montrer son vrai talent après une expérience un peu tronquée en Turquie. Il avait soif de travailler, toujours en étant rigolo, mais il avait une détermination à toute épreuve. A cette époque, il y avait Pedretti, Marlet, Eduardo Costa, Niang, Luyindula, mais Franck était comme un jeune issu du centre qui devait tout prouver, il ne lâchait rien, il ne se contentait jamais du peu… La suite lui a donné raison !”
Ses débuts à l’OM
Il porte le maillot phocéen pour la première fois le 23 juillet contre les Young Boys de Berne en coupe Intertoto. Lors de la compétition, il marque contre la Lazio Rome et La Corogne. Le 30 juillet suivant, il joue son premier match en championnat avec l’OM lors de la première journée de Ligue 1 et marque son premier but le 18 septembre suivant contre Troyes. Le public du stade Vélodrome ne met que très peu de temps à l’adopter. Auteur de performances exceptionnelles, il finit meilleur espoir du championnat, se voit trois fois élu « joueur du mois », et est l’auteur du « but de l’année » face à Nantes. Il inscrit par ailleurs l’un des buts les plus rapides de la saison 2005-2006, au bout de 17 secondes de jeu seulement, lors du match Marseille-Rennes en coupe de France. C’est donc fort logiquement qu’il se retrouve sélectionné sous le maillot bleu pour la coupe du monde.
Ses débuts en Bleu
Ses prestations en Ligue 1 et avec l’équipe de France espoirs lui ouvrent finalement la porte de l’équipe de France A et de la Coupe du monde 2006, puisque le sélectionneur national Raymond Domenech décide de le retenir dans la liste des 23 joueurs sélectionnés pour la compétition. Il y porte le numéro 22 lors de sa première sélection, le , à l’occasion de la rencontre amicale France-Mexique au Stade de France, durant laquelle il fait une entrée remarquée à la 75e minute, sous l’acclamation du public. Ce match est aussi le dernier de Zinédine Zidane au Stade de France.
Pour sa deuxième sélection, il remplace Zidane et obtient un pénalty face au Danemark, transformé par Sylvain Wiltord, aboutissant à une victoire 2-0 de la France. L’activité et le talent de Ribéry laissent présager qu’il puisse devenir un des maillons essentiels des Bleus pour les années à venir. Ribéry est à l’origine de deux buts marqués contre la Chine pour le dernier match de préparation des Bleus (victoire 3-1). Il connaît sa première titularisation lors du premier match des Bleus du tournoi, contre l’équipe de Suisse le à Stuttgart (0-0).
Ribéry franchit un palier en marquant son premier but en sélection nationale le contre l’Espagne grâce à son débordement sur Iker Casillas, but qui permet à l’équipe de France d’égaliser puis de l’emporter 3-1, se qualifiant pour les quarts de finale de la coupe du monde 2006. Plus tard, il efface à plusieurs reprises plusieurs brésiliens et met le gardien portugais Ricardo en difficulté. Après la victoire en demi-finale contre le Portugal, il participe le à la finale contre l’Italie (défaite de la France 5 tirs au but à 3). Pendant la finale, son tir rase le poteau à la 99e minute alors que le score est de (1-1). Pour ses premières sélections en tant que titulaire, Franck Ribéry réalise un très beau parcours.
“Je me souviens de notre tout premier rassemblement à Clairefontaine avec les Bleuets. Il y avait les Sinama-Pongolle, Le Tallec, Meghni, Faty, Berthod… Le hasard a fait que nous étions voisins de chambre. Lors de nos deux premières sélections, il ne parlait pas plus que cela. Je me faisais une image de lui, d’un garçon très réservé. On ne développait pas plus que cela nos échanges. Il était dans l’analyse, avant de vraiment se dévoiler. Lors de notre troisième sélection, nous participions à un stage de quinze jours. Là, j’ai découvert le vrai Franck ! Un ambianceur qui aime délirer ! Quelqu’un de jovial, qui aime la vie tout simplement. Il est depuis devenu mon meilleur ami. Très vite, j’ai su qu’il allait réussir. Il avait un truc en plus que les autres joueurs n’avaient pas. Dès qu’il était sur le terrain, il se donnait tout le temps à fond. Et surtout, il ne connait pas la pression. Beaucoup de joueurs avaient du talent, mais ne savaient pas gérer la pression. Franck, lui, l’occulte totalement. Jouer une finale de C1 ou d’un Mondial, pour lui c’est comme-ci il joue à Boulogne avec ses cousins. Sa préparation va être la même ! Il ne va pas dormir deux heures de plus en pensant qu’il va faire un meilleur match, pas du tout ! Il n’a peur de rien, que de Dieu.”
Son divorce avec l’OM
Au début du mois d’août 2006, Ribéry se dit décidé à quitter l’Olympique de Marseille après le départ précipité de l’entraîneur Jean Fernandez pour l’AJ Auxerre (départ pour des raisons non dévoilées). Ceci déplaît à Pape Diouf, le président du club : en effet Ribéry est sous contrat avec l’OM jusqu’en 2010, contrat qui a été prolongé en mars 2006, moyennant une très importante revalorisation salariale. Le club de l’Olympique lyonnais, très intéressé par son profil, propose 22 millions d’euros pour sa venue. Mais à la suite du match de son équipe à Berne en coupe de l’UEFA, le joueur revient sur ses déclarations, et déclare mettre un terme définitif au « feuilleton Ribéry » en confirmant qu’il reste à l’OM.
Sous son impulsion, Marseille effectue un bon début de saison en championnat. Mais durant le mois de novembre, Franck Ribéry, souffrant d’une pubalgie, se montre moins décisif, et doit observer quelques semaines de repos. Il est soigné au centre spécialisé de Capbreton. Lors du mois de février, Ribéry est à nouveau blessé : il souffre d’une fracture au métatarse du pied droit, ce qui entraîne une nouvelle indisponibilité de plusieurs semaines.
À la fin de la saison 2006-2007, Pape Diouf offre un bon de sortie à Ribéry, bien que le club olympien ait réussi à se qualifier pour la Ligue des champions. Ribéry est alors, une nouvelle fois, fortement courtisé par l’Olympique lyonnais, mais Pape Diouf refuse de renforcer un concurrent direct en championnat. Le manager général de l’OM réclame un minimum de 25 millions d’euros pour son départ. Le Real Madrid ne souhaitant pas mettre une aussi grosse somme, c’est finalement le Bayern de Munich qui se décide à l’accueillir, son nouvel agent Jean-Pierre Bernès s’étant occupé de la transaction. Le montant du transfert atteint 30 millions d’euros (16 M€ immédiats, 10 M€ en 2008, et 4 M€ si le Bayern se qualifie en Ligue des champions), ce qui constitue un record en Allemagne. Ribéry touchera 4 millions d’euros nets par saison. Le Bayern, qui a terminé quatrième de la Bundesliga en 2007, ne joue pas de Ligue des champions, mais participe « seulement » à la coupe UEFA.
“Franck est un joueur extraordinaire ! Explosif et imprévisible. Lorsque je faisais beaucoup d’appels en profondeur, je savais qu’il me donnerait de bons ballons. Nous formions un bon duo. C’est également un très bon gars, qui est toujours de bonne humeur et qui aime faire des blagues.”
Ses débuts réussis au Bayern Munich
Dès les premiers mois, Franck Ribéry réalise des débuts exceptionnels au Bayern Munich. Il permet à son équipe de gagner la coupe de la Ligue 2007 en pré-saison en étant le meilleur buteur. Il marque ensuite son premier but en championnat le contre le Werder Brême lors de la victoire du Bayern Munich sur le score de 4-0. Installé dans le couloir gauche par Ottmar Hitzfeld, son entente avec les deux autres recrues du Bayern, Luca Toni et Miroslav Klose forme l’armada offensive du club bavarois. Les performances de Ribéry ainsi que son style de jeu lui attirent rapidement les faveurs du public et de la presse allemande. Il est d’ailleurs surnommé « Kaiser Franck » en référence à Franz Beckenbauer, légende du club. Durant la saison, Ribéry réalise quelques prouesses, comme lors d’un match de coupe d’Allemagne où il réussit une panenka, qui permet de qualifier son équipe pour les demi-finales Le Bayern réalise un départ canon en championnat et n’est plus rattrapé. Sacré champion au terme d’une saison récompensée par le doublé coupe-championnat, les Bavarois sont toutefois éliminés de la Coupe UEFA par le Zénith Saint-Pétersbourg, alors qu’ils étaient favoris de la compétition. Individuellement, Ribéry a inscrit 19 buts en 46 matchs toutes compétitions confondues. Cette première saison en Allemagne est une réussite pour Franck Ribéry qui réalise donc le doublé national et devient un joueur offensif majeur de l’effectif bavarois.
Son nouveau statut chez les Bleus
Après le départ de Zidane, Ribéry devient un cadre de l’équipe de Raymond Domenech. Joueur majeur durant la campagne de qualification pour l’Euro 2008, Ribéry souffre malgré tout d’une longue saison avec le Bayern. En matchs de préparations pour l’Euro 2008, il permet à la France d’éviter le match nul contre l’Angleterre et la Colombie (victoires 1-0) en marquant l’unique but de ces deux rencontres grâce à deux penalties. Durant la compétition, il ne peut empêcher la France de concéder le match nul contre la Roumanie (0-0) puis la défaite devant les Pays-Bas (1-4). Lors du troisième match, contre l’Italie, il doit sortir sur blessure dès la 8e minute de jeu. Il est évacué sur une civière. Touché à un ligament de la cheville gauche, il est opéré avec succès par le chirurgien du Bayern Munich, mais est indisponible plusieurs mois. Repositionné plusieurs fois durant la compétition, Ribéry ne parvient à empêcher l’élimination au premier tour de l’équipe de France.
Sa première blessure
Pour sa deuxième saison au Bayern, Ribéry est contraint de rester en tribune jusque mi-octobre, à la suite de la blessure contractée lors de l’Euro 2008 lors du dernier match contre l’Italie. Absent des terrains, son équipe peine en championnat, et enchaîne les contre-performances. Le Français signe son grand retour le en Ligue des champions face à Lyon. Alors à la neuvième place en championnat, le Bayern réintègre le podium, grâce à une série de huit matches sans défaite. Toujours à son plus haut niveau, Ribéry multiplie comme en 2007-2008 les excellents matches, étant décisif quand il le faut (but vainqueur à Francfort, Schalke). « C’est Dieu qui lui a donné son talent », confie quelques jours plus tard son entraîneur Jürgen Klinsmann. Nommé pour le Ballon d’or en 2008, il n’obtient finalement que 7 points et sera classé seizième sur la sélection de 30 joueurs. Cependant, il est sacré une semaine plus tard meilleur joueur français de l’année, pour la deuxième fois consécutive. Lors des huitièmes de finale aller de la Ligue des champions face au Sporting Portugal, il réalise deux buts et deux passes décisives pour une victoire 12-0 au cumul des deux matchs. En quart de finale aller, le Bayern de Munich perd lourdement à domicile contre le FC Barcelone 4-0. Franck Ribéry fait alors part de son admiration pour le club catalan et son jeu, ce qui alimente les rumeurs d’un futur départ du joueur durant le mercato d’été, et crispe ses relations avec le Bayern. Éliminé des autres compétitions et second en championnat, le Bayern termine cette saison sans aucun titre. Ribéry est pour sa part moins performant que la saison précédente, avec 14 buts en 36 matchs toutes compétitions confondues.
Sa prolongation de contrat
Lors de la première moitié de la saison 2009-2010, Ribéry ne joue que quelques matches avec son club et est soit remplaçant soit absent du groupe avec les Bleus en raison de blessures récurrentes (tendinite rotulienne, inflammation de la cheville, inflammation de l’orteil). Après de nombreux reports, son retour en compétition après plus de trois mois d’absence intervient le . Entré comme remplaçant contre le Werder Brême, il contribue à la victoire du Bayern (3-2). Redevenu titulaire, il enchaîne les bonnes prestations, et donne la victoire à son équipe contre Hambourg (1-0) d’une superbe frappe. Le Bayern devient alors leader de Bundesliga grâce à cette victoire. Laissé au repos en prévision de la Ligue des champions, il revient en forme en marquant contre Manchester United (2-1) et contre Schalke 04, match décisif pour le titre, d’une superbe volée du droit (2-1).
Il signe donc son retour en grâce, bien qu’il n’avoue pas encore être à « 100 % » depuis sa récente blessure. Quelques semaines plus tard, le Bayern est sacré champion d’Allemagne et réalise le doublé coupe-championnat après avoir remporté la coupe d’Allemagne contre le Werder Brême (4-0). Ce doublé est le second pour Ribéry après celui de 2008. En demi-finale aller de ligue des champions contre Lyon, Ribéry reçoit un carton rouge à la suite d’une semelle sur Lisandro Lopez. Suspendu deux matchs, il ne participe pas à la finale perdue face à l’Inter Milan de José Mourinho (2-0). Cette suspension tombe mal pour Ribéry, déjà fragilisé par une autre affaire révélée quelques mois plus tôt. À l’issue de la saison 2009-2010, Ribéry signe un nouveau contrat avec le Bayern Munich, malgré des rumeurs l’envoyant au Real Madrid, le liant au club jusqu’en 2015. Il touchera 10 millions d’euros par an, devenant ainsi non seulement le joueur français le mieux payé actuellement, mais aussi le joueur le plus payé de toute l’histoire de la Bundesliga. Au total cette saison, Franck Ribéry inscrit 7 buts en 30 matchs toutes compétitions confondues.
Son Mondial 2010
Lors du second match des éliminatoires pour la coupe du monde 2010, le 11 octobre 2008, il sauve Raymond Domenech, alors vivement critiqué, en marquant un but et en offrant une passe décisive à Yoann Gourcuff contre la Roumanie (2-2 alors que la France était menée 2-0). Ribéry se montre encore décisif en marquant les deux buts lors des deux rencontres face à la Lituanie pour les éliminatoires (1-0 pour la France à chacun de ses matchs). Absent du groupe des Bleus en raison de blessures récurrentes (tendinite rotulienne, inflammation de la cheville, inflammation de l’orteil), il manque ainsi la double confrontation en barrage de l’équipe de France contre l’Irlande en novembre (1-0, 1-1 a.p.) où la France se qualifie de justesse pour le Mondial 2010. Durant les trois matchs de préparation, il se montre moins prolifique malgré un très bon match contre le Costa Rica le 26 mai 2010 (victoire 2-1). La coupe du monde vire au fiasco à la suite d’une défaite contre le Mexique puis l’exclusion d’Anelka du groupe. Dans un contexte de crise, les Bleus s’inclinent face à l’Afrique du Sud (2-1) malgré une passe décisive de Ribéry pour Florent Malouda, et ne feront guère mieux par la suite puisqu’ils ne verront pas la phase à élimination directe.
“La première fois que j’ai rencontré Franck, c’est lorsqu’il joué à Boulogne/Mer en National. Je jouais déjà à Brest. Il était milieu offensif. Je me souviens qu’il était explosif, qu’il allait vite. C’était un joueur très technique, agressif, hargneux. Boulogne était à la lutte avec nous pour jouer le maintien. Nous étions allés gagner là-bas. Deux ans après, il a signé à Brest. Je me souvenais de lui, tout de suite ça a matché entre nous deux. On a les mêmes codes, en ayant vécu dans un quartier. On parle le même langage, on s’est tout de suite compris. A partir de là, nous avons toujours fait les mises au vert ensemble, dans la même chambre, aussi bien à domicile qu’à l’extérieur. Notre amitié s’est construite ainsi. Nous avons passé le Nouvel An avec nos familles respectives, il est venu au mariage de ma soeur et moi au sien… Depuis, nous n’avons pas cessé de construire notre amitié ensemble. Il m’a invité à Munich, lorsque j’avais des problèmes de santé afin de m’encourager à lutter contre la maladie. J’ai deux anecdotes qui me reviennent à l’esprit, d’abord celle lors d’un déplacement à Louhans-Cuiseaux. Il était en feu, il a fait quatre passes décisives ! Tellement il marchait sur l’eau, tout ce qu’il faisait, il le réussissait. Il était rapide, technique, altruiste… Il aurait pu marquer mais il a préféré faire des passes décisives, preuve de son état d’esprit qui régnait chez lui. Il n’a jamais pensé qu’à lui. Comme en 2018 lorsque je suis de nouveau gravement tombé malade, il a fait le trajet de Munich jusqu’à Rennes pour venir me rendre visite. Il n’y avait plus d’hôtel, il a dormi dans un Formule 1 à la veille de me faire cette surprise. Ca c’est Franck, un mec qui a un coeur gros comme ça. Malgré tout ce qui lui est arrivé, il a toujours gardé contact avec moi. Il n’a pas oublié ses amis et il nous fait vivre ses bons moments. Comme lors du Mondial 2006, où il m’appelait après chaque match pour faire un débrief ! Il m’appelait en visio alors que je jouais à Cannes pour me montrer qu’il faisait un barbecue avec Zizou ! Un mec en or tout simplement.”
Sa nouvelle absence
Alors qu’il retrouve progressivement son meilleur niveau, il est à nouveau blessé en automne lors d’un match contre le TSG 1899 Hoffenheim, sur un tacle d’Andreas Beck. Le , à l’occasion de la dernière journée de la phase de poules de la C1 (victoire 3-0 du Bayern Munich sur le FC Bâle), Ribéry retrouve le chemin des filets après quatre mois sans buts, en réalisant un doublé. Depuis ce moment-là, il retrouve peu à peu son niveau habituel. Le 22 décembre, il est d’ailleurs à l’origine des troisième, quatrième et cinquième buts de son équipe et marque le sixième lors du match de coupe d’Allemagne, contre le VfB Stuttgart, remporté 6-3 par le Bayern Munich. Il marque même en Bundesliga contre cette même équipe, le 19 décembre, lors de la victoire 5-3 du Bayern Munich. La fin de saison 2010-2011 est plutôt morose pour le club bavarois qui échoue en huitième de finale de la Ligue des champions, une nouvelle fois face à l’Inter Milan, et termine le championnat à la troisième place, derrière le Borussia Dortmund et le Bayer Leverkusen.
Son plaisir retrouvé
Rappelé par Blanc, il s’explique devant la presse française, demande pardon pour ses erreurs et se dit prêt à faire partie de l’avenir de l’équipe de France. Il est titulaire lors de la victoire contre le Luxembourg (2-0) le . Il célèbre sa 50e sélection le au stade de France lors du match amical contre la Croatie (0-0), où il est hué par le public à son entrée en jeu en seconde mi-temps. Ensuite, il participe à la seconde partie de la campagne de qualification pour l’Euro 2012.
Le départ de Louis van Gaal et son remplacement par Jupp Heynckes font du bien au français qui prend à nouveau du plaisir sur le terrain. En ce début de saison, l’ex-marseillais enchaîne les performances de haut niveau sur son côté gauche fétiche, ayant déjà réalisé 2 passes décisives et inscrit 3 buts à l’issue de la cinquième journée. Le , il inscrit un doublé contre Villarreal en Ligue des champions lors de la victoire 3-1 de son équipe qui propulse le Bayern en huitièmes-de-finale. Son net regain de forme lors de la saison 2011-2012 (8 buts et 9 passes décisives en 17 matchs), lui vaut de figurer dans le top 3 des meilleurs joueurs de champ de la phase aller de la Bundesliga établi par le magazine allemand Kicker, derrière Mario Götze du Borussia Dortmund et Marco Reus du Borussia Mönchengladbach.
Sa nouvelle saison sans titre
De plus, le renforcement important de l’équipe par les dirigeants permet au Bayern d’être encore plus compétitif. Programmée à l’Allianz Arena, la finale de la ligue des champions est l’objectif majeur du club cette saison. Il parvient finalement à se hisser en finale, en éliminant en phase finale tour à tour le FC Bâle, l’Olympique de Marseille et le Real Madrid. Le , le club bavarois s’incline finalement aux tirs au but dans son stade face à Chelsea 1-1 (4 t.a.b à 3) dans une finale mal maitrisée. Titulaire, Ribéry sort au cours de la prolongation. Cette même saison, le Bayern finit second de Bundesliga et laisse échapper à Dortmund, une seconde année consécutive, avant de perdre contre ce même Borussia Dortmund, en finale de la Coupe d’Allemagne (5-2) malgré une réduction du score de Ribéry. Ces trois échecs en autant de compétitions marquent, pour le Bayern et Franck Ribéry, une nouvelle saison blanche. Malgré cela, Franck Ribéry a inscrit 17 buts en 50 matchs toutes compétitions confondues et retrouvé son meilleur niveau.
Son Euro de haute volée
Le , lors du premier match de préparation à l’Euro 2012, face à l’Islande il marque à la 85e minute un but qui permet à l’Équipe de France de revenir au score (2-2, cette dernière gagne finalement 3-2). Franck Ribéry exprime après le match son soulagement, après 3 ans sans marquer en sélection. Il inscrit deux nouveaux buts, contre la Serbie puis face à l’Estonie. Très bon lors de la préparation, Ribéry anime le côté gauche des Bleus. Deuxième équipe de leur groupe, les Bleus se qualifient pour le second tour. Opposée à l’Espagne, la France s’incline (2-0). Malgré l’élimination sans gloire de l’équipe de France à l’Euro 2012 et une absence de passes décisives et de buts, Ribéry est jugé par la presse et le public comme l’un des joueurs les plus motivés durant la compétition.
Son rebond avec Deschamps
Le remplacement au poste de sélectionneur de Laurent Blanc par Didier Deschamps conforte le statut de Franck Ribéry sur le flanc gauche. Le , Ribéry dispute le deuxième match de qualification pour la coupe du monde 2014 contre la Biélorussie (0-1), au stade de France. Il s’illustre par deux passes décisives et un but, son onzième en équipe de France et est élu homme du match par la presse. Auteur de deux bons matchs contre l’Espagne (1-1) et l’Italie (2-1), Franck Ribéry termine meilleur buteur de la sélection au cours de l’année 2012 (4 buts). Il démarre l’année 2013 par une grosse prestation en amical face à l’Allemagne (1-2) où il prend de vitesse plusieurs fois la défense allemande. Ensuite, il inscrit son 12e but et donne une passe décisive pour Mathieu Valbuena contre la Géorgie (3-1) Il inscrit un doublé lors du match retour face à la Biélorussie : alors que la France est menée à la mi-temps, Ribéry transforme un penalty provoqué par une faute sur lui-même ; et si la Biélorussie double la marque, Ribéry est en grande forme et marque un nouveau but quelques minutes plus tard. Finalement, la France l’emporte 4 à 2. Il est une nouvelle fois le maître à jouer des siens lors de la rencontre amicale contre l’Australie, où il ouvre le score avant de faire trois passes décisives pour une victoire 6-0. Contre la Finlande, il inscrit un but jugé de grand qualité par les médias, d’une frappe enroulée sous la barre transversale.
“J’ai été amené très souvent à regarder les matchs du Bayern, bien évidemment, parce que Franck y jouait entre autre. Une blessure l’a freiné dans son élan avant le Mondial 2014. Ce qui ne l’a pas empêché de rester performant par la suite avec son club, même s’il a eu des petits soucis de blessure de temps en temps. Cela reste un joueur de haut niveau. Je me souviens qu’il faisait partie des joueurs qui prenaient souvent la parole, il n’hésitait pas à hausser le ton pour motiver l’équipe et aussi rappeler la fierté de porter le maillot Bleu.”
Son année faste
La saison 2012-2013 s’avère être l’année de la récompense pour Ribéry : titulaire indiscutable de l’équipe, il remporte avec le club le championnat devant le Borussia Dortmund, ainsi que la Coupe d’Allemagne face au VfB Stuttgart, sur le score de 3-2. Enfin, le , il clôt la saison sur une victoire en Ligue des champions – la cinquième du club bavarois – face au Borussia Dortmund (2-1) où il est à l’origine des deux buts, c’est la première fois qu’il remporte ce titre prestigieux. Les médias le présentent alors comme un sérieux prétendant au ballon d’or. Dès la reprise en août, il gagne la Supercoupe de l’UEFA face à Chelsea (2-2, victoire aux t.a.b) dont un but du français, sous la houlette de Pep Guardiola, nouvel entraîneur du Bayern.
Son statut de favori au Ballon d’Or
Quelques jours plus tard, Ribéry remporte le Prix UEFA du Meilleur joueur d’Europe devant Messi et Ronaldo récompensant son parcours en Ligue des champions. En parallèle, le Bayern réalise un début de saison tonitruant et mène facilement la tête du championnat (aucune défaite jusqu’en mars). À cela s’ajoutent des prestations remarquées en sélection nationale. Franck Ribéry, dans la forme de sa vie, enchaîne les performances de haute volée et répète à plusieurs reprises vouloir remporter le Ballon d’or. Nommé en décembre meilleur joueur français de l’année par France Football, l’allier bavarois fait figure de favori au scrutin selon les observateurs, grâce à son palmarès et ses statistiques individuelles. Cependant, une polémique éclate quelques semaines avant le résultat des votes après une déclaration de Sepp Blatter (président de la FIFA) au sujet de Cristiano Ronaldo, concurrent de Ribéry. Le français dit toutefois rester « confiant ».
Son échec au Ballon d’Or
Le 13 janvier 2014, Franck Ribéry termine 3e du Ballon d’or derrière Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, vainqueur de cette édition. Très affecté par l’issue du vote, il évoquera un « vol » quelques années plus tard. Le 17 mai, il remporte la coupe d’Allemagne face au Borussia Dortmund (2-0 en prolongations) après avoir été de nouveau champion d’Allemagne. Cependant, une blessure contractée pendant la finale le contraint à déclarer forfait pour la Coupe du Monde.
Son forfait pour le Brésil
Qualifiée pour les barrages, l’équipe de France est terrassée au match aller par l’Ukraine qui s’impose 2-0 à Kiev. Ribéry, victime d’un marquage resserré de la part des ukrainiens, a déçu comme l’ensemble de ses partenaires. Quatre jours plus tard, le , l’équipe de France, revigorée, réalise l’exploit de remonter deux buts en s’imposant 3-0 au stade de France dans un match fondateur. Franck Ribéry est impliqué sur les deux buts de Mamadou Sakho. Les Bleus se qualifient ainsi pour la coupe du monde 2014 au Brésil. Retenu dans la liste des 23 joueurs de Didier Deschamps pour le Mondial, le joueur du Bayern annonce qu’il s’agit de sa dernière coupe du monde. Cependant, une blessure au dos contractée en fin de saison l’empêche de prendre part aux matchs de préparation des Bleus. Finalement, il déclare officiellement forfait le à cause d’une lombalgie prolongée. Il est remplacé par le Montpelliérain Rémy Cabella. Sans lui, les Bleus réalisent un parcours remarquable finissant premiers de leur groupe jusqu’en quarts de finale où ils s’inclinent face aux futurs champions du monde allemands (1-0).
Son record en Bundesliga
Le 6 décembre 2014 contre le Bayer Leverkusen, Franck Ribéry dispute son 186e match de Bundesliga devenant ainsi le joueur français ayant disputé le plus de rencontres dans l’élite allemande battant Matthieu Delpierre. Il inscrit au passage le seul but de la rencontre, son 100e avec le Bayern Munich (1-0). Il remporte une 5e Bundesliga personnelle au terme d’une saison polluée par les blessures.
Sa fin avec les Bleus
Le , il annonce la fin de sa carrière internationale, il précise plus tard n’avoir « pas été soutenu » au moment de sa blessure avant le Mondial 2014. « J’ai pris une décision. Les deux dernières années en équipe de France, j’ai pris vraiment beaucoup de plaisir. J’ai été très important pour l’équipe de France, le meilleur buteur, le meilleur passeur. Je me suis éclaté. Mais au final quand j’ai eu ce petit problème au dos qui m’a privé du Mondial, il y a eu de petites choses qui ne m’ont vraiment pas plu et j’ai senti que je n’avais pas de soutien derrière moi. Mais c’est une page qui est tournée et je souhaite bonne chance à l’équipe de France », affirme-t-il.
“Franck est une sorte de grand frère pour moi. Lorsque j’ai signé au Bayern Munich, il m’a donné beaucoup de conseils. Même quand nous étions en concurrence, il était bienveillant envers moi. Il m’a toujours aidé et encouragé, que ça soit sur le terrain ou en dehors. J’ai un profond respect pour lui. Il a fait une très grande carrière, c’est un vrai exemple. J’ai toujours dit que si j’arrivais à avoir le même genre de carrière, je serais super content.”
Ses blessures récurrentes
La saison 2015-2016 est encore plus dure pour le Français. De nouveau à l’infirmerie, il ne dispute que 13 matchs de championnat et manque la première partie de saison. Toutefois, il semble revenir à son meilleur niveau au printemps 2016. Pour son 200e match en Bundesliga, il s’offre un but en reprise de volée acrobatique face à Francfort. Très performant en ligue des champions, il ouvre la porte à un retour en équipe de France avant finalement de se rétracter. En demi-finale, Franck Ribéry ne peut éviter l’élimination face à l’Atlético de Madrid. Le Bayern conclut sa saison par un nouveau doublé coupe-championnat et voit partir son entraîneur Pep Guardiola avec qui Ribéry n’entretenait pas de bonnes relations.
L’entraîneur espagnol est remplacé par Carlo Ancelotti. Buteur dès la première journée de Bundesliga, Franck Ribéry participe à l’excellent début de saison du Bayern qui ne lâchera quasiment plus la tête du championnat. Après avoir étrillé Arsenal (5-1 ; 1-5) en huitième de finale, les Bavarois sont sortis en demi-finale retour (1-2 ; 4-2, a.p.) par le Real Madrid dans une rencontre intense, mais ternie par des erreurs d’arbitrage. Malgré une belle prestation individuelle, on retient surtout le triplé de Cristiano Ronaldo. Après s’être incliné en demi-finale de la coupe d’Allemagne aux tirs au but contre le Borussia Dortmund, le Bayern est sacré champion d’Allemagne pour la 27e fois de son histoire
Son départ du Bayern Munich
Après quatre saisons moindre statistiquement, Ribéry semble enfin débarrassé des blessures. Il remporte la supercoupe d’Allemagne en ouverture de la saison face à Dortmund. Régulièrement titulaire sur le flanc gauche, ses gestes d’humeur à l’égard de son entraîneur lorsqu’il est remplacé sont fustigés par les observateurs. Après une défaite 3-0 face au Paris Saint Germain où Ribéry est resté sur le banc, Carlo Ancelotti est limogé du Bayern Munich. Après un court intérim de Willy Sagnol, le club bavarois rappelle Jupp Heynckes au poste d’entraîneur, déjà en poste lors du triplé en 2013 et très apprécié par Ribéry. Le 1er octobre, l’ailier français se blesse au genou gauche lors d’une rencontre de championnat qui l’écarte des terrains durant plusieurs semaines. Cependant, le retour de Heynckes fait du bien au natif de Boulogne qui retrouve des jambes notamment en Ligue des Champions. Mais les joueurs du Bayern sont de nouveau sortis par le Real Madrid en demi-finale, futur vainqueur de l’édition. Les performances de Ribéry sont saluées par les observateurs à quelques mois de la Coupe du Monde. Vainqueur à nouveau de la Bundesliga, le Bayern se fait toutefois surprendre en finale de la coupe d’Allemagne face à l’Eintracht Francfort (1-3).
En fin de contrat, la saison 2018-2019 est la dernière de Franck Ribéry au Bayern Munich. Âgé de 36 ans, il joue désormais moins de matchs au profit des jeunes ailiers bavarois Kingsley Coman et Serge Gnabry. Le , le club bavarois officialise son départ à la fin de la saison, ainsi que celui d’Arjen Robben, son alter ego sur l’aile droite depuis dix ans. Ils seront honorés par un jubilé en 2020.
Pour son dernier match, le Français participe au succès des siens contre l’Eintracht Francfort (5-1) en inscrivant un but quelques minutes après être entré en jeu, qui sera élu but de la saison de Bundesliga. Il est sacré champion d’Allemagne pour la neuvième fois de sa carrière établissant un nouveau record. Il est en effet le premier à gagner neuf titres de Bundesliga
“Ce fut un honneur de travailler en compagnie de Franck, au-delà de son parcours et de ce qu’il a réalisé dans sa carrière, ce qui est respectable et admirable. Je l’ai encore plus aimé quand je l’ai rencontré. J’ai senti directement que c’était un mec “vrai”, sans chichi malgré son statut. Il prend les gens comme ils sont, il échange. Sur le plan du travail, je n’ai pas vu beaucoup de monde aimer autant faire des efforts que lui, il possède une super éthique de travail. La preuve, à son âge il continue de jouer alors qu’il pourrait très bien s’arrêter. Il aime ça, il a ça dans le sang ! Il a le feu en lui ! Il a besoin de l’exprimer car elle rayonne. Si cette énergie qu’il a en lui n’est pas mise à contribution pour quelque chose de constructif, il aura la sensation de tourner en rond. Beaucoup de jeunes n’ont pas cette même discipline de travail. Nous nous sommes fait confiance mutuellement ce qui a permis de créer un lien très fort. J’ai une anecdote qui me vient à l’esprit… Lors d’un module boxe-thaï, j’ai vite senti qu’il avait envie de s’exprimer, qu’il avait envie de cogner ! S’il n’avait pas été footballeur, il aurait pu percer dans la boxe car il m’a vraiment impressionné. C’est un bon cogneur ! D’ailleurs, depuis 2020 il a opté pour le programme TLNA.”
Sa découverte de la Serie A
Le , Ribéry signe officiellement un contrat de deux ans avec l’AC Fiorentina. Lorsqu’il arrive à l’aéroport de Florence-Peretola afin de signer son contrat avec la Fio et de passer des tests médicaux, il est accueilli par les supporters du club. Le président de la Viola, Joe Barone, décrit cette journée comme historique.
Le 5 octobre, il est élu joueur du mois de septembre en Serie A. Lourdement touché le 1er décembre face à Lecce, il est opéré à la cheville droite. Le club italien affirme également que le Français va manquer 10 semaines de compétition. De retour sur le terrain après une opération de la cheville et la suspension des compétitions, l’attaquant boulonnais a illuminé le pauvre jeu de la Fiorentina contrainte au nul, face à la lanterne rouge Brescia Calcio (1-1). Le 27 juin, Frank se défait de deux joueurs à l’aide d’un joli double contact sur la gauche de la surface de réparation, il a effectué une feinte de frappe avant d’enchaîner rapidement n’ayant laissé aucune chance à Strakosha face à la Lazio Rome. Cependant, la Lazio renverse la Fiorentina durant la seconde période (défaite 2-1).
Sa dernière pige ?
« J’ai encore de l’essence dans le moteur ». Franck Ribéry a expliqué récemment son choix de carrière, suite à son départ de la Fiorentina lors du dernier mercato d’été. Le Français de 38 ans a relevé le défi proposé par le promu Salernitana, et explique pourquoi il a opté pour une aussi modeste formation, lors d’un entretien avec le journal L’Equipe.
« Ici, je sens tout l’amour des gens. C’est mon adrénaline. À la Salernitana, les supporters ne sifflent jamais. Ce sont des vrais, toujours à bloc derrière nous. Cette ambiance m’a séduit. J’aime ce foot-là. Ici, ça transpire la passion méditerranéenne, comme à Marseille. L’autre clin d’œil, c’est que nous portons les mêmes couleurs que Metz, mon premier club en Ligue 1. Mon choix a pu surprendre beaucoup de gens. Mais ceux qui me connaissent savent que je continue de kiffer ! Ma vie a toujours été un challenge. Je sais que la mission de sauver l’équipe est difficile. Mais nous allons tout faire pour y parvenir », a ainsi glissé l’ancien joueur du Bayern.
L’ex-star du Bayern Munich poursuit sa carrière de footballeur à Salernitana en Italie, accompagné de sa petite famille. L’ancien joueur de l’équipe de France est père de 5 enfants : trois filles Hiziya, Shahinez et la petite dernière Keltoum née en 2019, ainsi que deux garçons, Seïf et Mohammed. Franck Ribéry est en couple depuis une vingtaine d’années avec Wahiba, qu’il a épousé en 2002. Franck Ribéry s’est convertit à l’islam et prend le nom islamique de « Bilal Yusuf Mohammed ».
FRANCK RIBERY
Poste : Milieu de terrain
Date de naissance : 07 avril 1983
Lieu de naissance : Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)
Pied préféré : Droit
Club : US Salernitana (Ita)
1ère sélection : 27/05/2006 : France 1 – 0 Mexique
Nombre de sélections : 81
Poids : 72Kg
Taille : 170cm
PARCOURS EN BLEU
Equipe de France : 81 matches (16 buts)
Equipe de France Espoirs : 13 matches (2 buts)
PALMARES
Ligue des Champions 2013 (FC Bayern Munich)
Supercoupe UEFA 2013 (FC Bayern Munich)
Coupe du monde des clubs 2013 (FC Bayern Munich)
Coupe Intertoto 2005 (Olympique de Marseille)
Championnat d’Allemagne 2008, 2010, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019 (FC Bayern Munich)
Coupe d’Allemagne 2008, 2010, 2013, 2014, 2016 et 2019 (FC Bayern Munich)
Coupe de Turquie 2005 (Galatasaray SK)
Supercoupe d’Allemagne 2012, 2016, 2017 et 2018 (FC Bayern Munich)
DISTINCTIONS
Troisième du Ballon d’Or 2013
Trophée UNFP du meilleur espoir de Ligue 1 2006
Membre de l’équipe type de Ligue 1 2006
Trophée UNFP du plus beau but de Ligue 1 2006
Membre de l’équipe type spéciale 20 ans des Trophée UNFP 2011
Meilleur buteur de la Coupe de la Ligue d’Allemagne 2007
Meilleur passeur du Championnat d’Allemagne 2013
Meilleur passeur du Championnat d’Allemagne 2012
Meilleur joueur du Championnat d’Allemagne 2008
Meilleur joueur du Championnat d’Allemagne 2013
Étoile d’or France Football de Ligue 1 (meilleur joueur aux notes en L1) 2006
Meilleur joueur UEFA 2013
Membre de l’équipe type de l’année UEFA 2008
Membre de l’équipe type de l’année UEFA 2013
Membre de l’équipe type de la Ligue des champions 2012
Meilleur joueur de la Coupe du monde des clubs de la FIFA 2013
Meilleur joueur français France Football 2008
Meilleur joueur français France Football 2007
Meilleur joueur français France Football 2013
Trophée du plus beau but du Championnat d’Allemagne 2019
Homme du match de la Supercoupe de l’UEFA 2013
Membre de l’équipe type FIFA/FIFPro 2013
CLUBS SUCCESSIFS
Dossier réalisé par : Michel Mendy et Anthony Vivien.