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Les clés de la réussite (mental) : Comment bien se concentrer lors d’un penalty ?

80 % des pénaltys ratés sont attribués au stress par les joueurs. Si le niveau de tension, souvent lié à l’enjeu, dépasse une zone de confort où le joueur contrôle ses mouvements, le footballeur peut perdre tout d’un coup sa technique. La respiration et les contractions musculaires devenues trop élevées vont perturber le mouvement voire la concentration. Dans cette optique, la Team BK vous apporte des conseils pour améliorer votre taux de réussite lors de cet exercice qui n’est pas si facile qu’il y paraît !

Par Rédaction 27 mars 2023

Le penalty est une sanction pour le moins cruelle. Il y a une telle disproportion entre la faute et la sanction. Quand on sait qu’un match de football se joue la plupart du temps à un but près on saisit très vite toute la dramaturgie qui se joue dans ce duel entre un joueur et un gardien.

Alors bien évidemment pas de recette magique mais à l’approche d’un penalty ou d’une séance de tirs au but il y a quelques règles élémentaires à se rappeler.

➡️ Comment tirer ou arrêter un penalty ?

Le choix d’un tir au but fait intervenir à plus d’un titre la psychologie et la réflexion pour le tireur mais aussi pour le gardien. Le long moment qui sépare la faute et le tir tient lieu de concentration mais  aussi de décision.

Pour le joueur : Où mettre le ballon ? Que va faire le gardien ? Où plonge-t-il le mieux ? Est-ce que je coupe ma course ?

Pour le gardien : Le tireur est-il droitier ou gaucher ? Est-ce que j’anticipe ? Est-ce que je feinte ?

Ce que va faire le gardien dépend de ce que va faire le tireur et ce que va faire le tireur dépend de ce que va faire le gardien ; que ce soit dans son posé de ballon, son placement, sa course d’élan, sa prise d’appui pour le joueur, son placement sur la ligne, son attitude, son regard, sa prise d’appui pour le gardien.

Voici plusieurs règles :

  • Les droitiers tirent  à droite et les gauchers tirent à gauche, les joueurs ont tendance à privilégier leur côté naturel dans cet instant où ils ont besoin d’être surs d’eux.
  • Les tirs compris entre 20cm du sol et 1.5m du sol sont les plus faciles à arrêter pour les gardiens car situés sur leur trajectoire de plongeon.
  • Avec la tolérance des courses d’élan à arrêt (voir Cristiano Ronaldo, Neymar) les gardiens ne doivent absolument pas bouger avant le tout dernier moment. Le moindre mouvement du gardien peut donner le sens du plongeon au tireur et donc le modifier. S’il doit y avoir un mouvement de la part du gardien c’est vers l’avant
  • L’équipe qui gagne le pile ou face doit choisir si elle tire ou arrête en premier. Il faut toujours en ce cas choisir de tirer en premier. Selon les statistiques 60% du temps l’équipe qui tire en premier remporte la séance.
  • C’est l’entraîneur qui décide qui doit tirer ou non. Bien entendu certains joueurs s’imposent d’eux même et il n’y a pas de choix à faire pour eux. Mais souvent les places 4ème et le 5ème tireur sont vides car certains n’osent pas, ont peur de se désigner. C’est à ce moment là que l’entraîneur doit choisir les joueurs les plus aptes à réaliser cette tache. (état de faicheur mentale et/ou physique)
  • Prendre son temps, bien évidemment pour avoir l’esprit clair, se calmer et prendre le temps de préparation pour choisir sa manière de tirer.

Et puis il ne faut pas oublier la clairvoyance, observer et analyser ce que font les tireurs ou les gardiens tout au long de la séance. Cela permet de voir si une équipe a mis au point une stratégie ou si le gardien a une manière spécifique de plonger (même côté, un coté sur deux, coté naturel du tireur).

En match c’est plus compliqué pour les gardiens car le tireur est tout le temps un spécialiste de la chose et ne fait pas partie d’une liste de 5 joueurs dont 4 ne tirent jamais. Ils sont donc moins prévisibles. Avec les spécialistes, le gardien a moins de repères sur lesquelles s’appuyer. Il peut connaître l’historique du joueur ou bien entendu son côté naturel. Un arrêt tiendra plus au feeling du moment et plus au type de frappe envoyée par le tireur. Le spécialiste devra avoir une palette de frappe très efficace qu’il maîtrise parfaitement.

➡️ Sur quoi se concentrer lors du tir ?

Gagnez tout d’abord le jeu de la psychologie. Ne regardez pas le gardien, écoutez ce que se disent vos adversaires ou prêtez attention à ce qu’un autre joueur dit. Demandez le silence sur le terrain, regardez le ballon et réfléchissez à ce que vous faites. Il n’y a rien de plus important à l’heure actuelle que de mettre le ballon au fond des filets. Le gardien va probablement trépigner en agitant les bras et en montrant qu’il est sûr de lui. C’est parce qu’il sait que vous êtes sur le point de marquer. Restez concentré et calme, vous serez sur la bonne voie vers un but marqué.

  • Autrement, si vous vous sentez en position de chef, prenez le gardien de haut avec toute votre splendeur. Percez un trou avec vos yeux dans le fond du filet. Intimidez votre adversaire.
  • Les statistiques montrent qu’il y a plus de buts ratés que marqués sur penalty. Votre adversaire le plus terrible lors d’un tir au but n’est pas le gardien, mais vous-même. Souvenez-vous-en.

Choisissez un endroit pour viser et ne changez plus. Vous vous demandez quel est le meilleur endroit pour tirer un penalty. Partout où vous vous sentez le plus à l’aise. Les tirs de pénalité ont une grande probabilité d’atterrir n’importe où sur le filet, beaucoup de joueurs n’arrivent pas à trouver la manière qui leur convient en y pensant trop longtemps et ils changent de décision à la dernière minute. Vous n’allez pas voir quoi que ce soit dans la fraction de seconde avant de vous lancer qui pourrait vous aider à changer d’idée. Choisissez un endroit et soyez sûr que c’est le bon.

  • Les statistiques montrent que la plupart des tirs au but sont marqués dans le coin inférieur gauche des cages. Le coin supérieur gauche est le deuxième coin au pourcentage le plus élevé, suivi par le coin inférieur droit. Mais ces statistiques sont vraies seulement parce que la plupart des joueurs sont droitiers et parce qu’ils tirent de façon naturelle vers la gauche.
  • Si vous n’êtes pas sûr de vous, tirez le ballon près du sol. Les tirs cadrés dans les coins supérieurs rentrent plus rarement dans les filets et ce sont aussi les tirs les plus souvent manqués. Si vous êtes un tireur très précis, vous aurez une bien meilleure chance de marquer avec un tir précis en visant la transversale, mais les statistiques montrent une nouvelle fois que les chances de rater le but sont beaucoup plus élevées.

Détendez-vous et respirez. Lorsque vous avez placé le ballon et décidé de l’endroit où vous allez tirer, détendez-vous tout simplement. Sentez-vous sûr de vous. Plus de 70 pour cent des pénaltys se terminent par un but. Concentrez-vous sur la tâche à accomplir, sur les mécanismes du tir et attendez le coup de sifflet de l’arbitre. Dites-vous que vous allez marquer.

  • Sans fixer du regard l’endroit où vous allez tirer, visualisez le tir qui passe à côté du gardien et qui arrive dans les filets. Visualisez-vous en train de courir, de frapper la balle d’un coup propre et ferme et de marquer le but pour votre équipe.
  • Lorsque vous entendez le coup de sifflet de l’arbitre, le mieux serait de courir le plus vite possible et de ne pas vous laisser trop de temps pour réfléchir et prendre une mauvaise décision. Vous ne devez plus essayer de comprendre ce que pense le gardien de but, c’est maintenant ou jamais.

Frappez la balle avec l’intérieur du pied. Posez le pied avec lequel vous n’allez pas tirer à quelques centimètres sur le côté du ballon et approchez-vous-en avec l’intérieur du pied avec lequel vous allez tirer. Cela vous procure un meilleur contrôle sur la balle et vous permet de la mettre dans la zone que vous avez choisie jusque dans les filets. Continuez le mouvement de frappe en relevant la jambe et en dirigeant vos orteils là où vous voulez que le ballon entre.

  • Certains joueurs préfèrent tirer avec les lacets, par-dessus le ballon, pour mettre plus de puissance à l’arrière et c’est aussi une façon parfaitement acceptable de tirer un pénalty. Cette méthode offre moins de précision, mais plus de puissance.
  • Si vous voulez lever le ballon en l’air, posez votre pied juste derrière le ballon et penchez-vous dessus pour qu’il reste suffisamment bas pour rester sous la transversale. Vous devez utiliser cette technique si vous voulez viser un coin supérieur.
  • Si vous voulez que le ballon reste au niveau du sol, utilisez l’intérieur du pied et tapez dans le ballon avec force. N’essayez pas de techniques trop fantaisistes pour marquer le but.Vous ne cherchez pas à peler les poteaux, seulement à rentrer le ballon dans les filets.

➡️ La technique du “quiet-eye training”

Alors que la plupart des entraîneurs disent que s’exercer aux tirs au but ne sert à rien, que c’est une question d’instinct ou de fraîcheur, Greg Wood, du département des sports et de la santé de l’Université britannique d’Exeter avance une autre piste. Pour lui l’entraînement, source de concentration et de résistance à la pression psychologique, est la base. Et de mettre en place une expérience d’entraînement des yeux (quiet-eye training) en compagnie de son collègue Mark Wilson. Le duo a obligé des joueurs de leur université à regarder systématiquement, pendant plusieurs semaines, les coins droit et gauche de la lucarne des buts avant chaque tentative de tir. Résultat: leurs élèves ont eu 50% de tirs arrêtés de moins que ceux non soumis à ce régime.

L’entraînement a, en effet, permis aux étudiants, selon Wood, de devenir plus précis dans leurs tirs tout en parvenant à effacer leur anxiété et leur peur de perdre. Pour Wood, le recours ultime du gardien lors de ce face-à-face où il n’a rien à perdre (s’il arrête le ballon, il devient un héros, sinon, c’est dans la logique des choses) est de capter au maximum l’attention du tireur afin de le déstabiliser.

“Tout ce qu’un gardien peut faire pour capter l’attention du tireur (tenue et gants de couleurs vives, soulever le ballon et le poser légèrement hors du point réglementaire etc.) pour qu’il le regarde et devenir la cible lui est favorable. Parce qu’il existe une corrélation étroite entre ce que nous regardons et ce que nous faisons”, explique encore Wood.

“Par exemple, quand on est en voiture et qu’on regarde quelque chose sur sa gauche, on a aussi tendance à tourner le volant dans la même direction. C’est incroyable le nombre de penalties tirés au centre, sur le gardien donc, parce que celui-ci a réussi son opération de déstabilisation”, a ajouté l’universitaire. Si le tireur de penalty doit s’isoler dans sa bulle, sa concentration ne lui assure pas de marquer à tous les coups, il doit aussi tenir compte d’autres facteurs comme la vitesse de tir. Selon des mathématiciens de l’Université John Moore de Liverpool, le penalty parfait doit être tiré à une vitesse comprise entre 90 et 104 km/h.

Plus rapide, le ballon manquera de précision, mais plus lent, il donnera le temps au gardien de s’en saisir. C’est là où les raisonnements scientifiques trouvent leurs limites. D’abord sur les gesticulations du gardien. C’est ce que fait Joe Hart, gardien de l’Angleterre, qui tire la langue, cherche à capter le regard du tireur ou offre un visage grimaçant pour tenter de l’intimider. Mais certains gardiens comme l’italien Gianluigi Buffon misent juste sur leur expérience pour arrêter un tir décisif. Sans en rajouter.

➡️ Constats et astuces

Placer le ballon dans un but situé à onze mètres de distance, avec pour seul obstacle un gardien ? Une équation simple à résoudre, à condition de prendre en compte les multiples facteurs de la science du penalty : statistique, physique et surtout psychologie.

  • La paralysie du tireur

Certains joueurs peuvent être littéralement paralysés par une séance de tirs au but, résume Geir Jordet, expert en psychologie au Centre norvégien d’excellence pour le football.

«Un joueur m’a dit que, lorsqu’il était sur le terrain, la seule chose qu’il se disait en marchant vers le point de penalty c’était «est-ce qu’on voit mes genoux trembler à la télévision ?», assure-t-il.

  • Les Allemands ont des nerfs

Dans cette guerre des nerfs, les buteurs allemands sont de loin les plus solides : ils ont gagné chacune de leurs quatre séances de tirs au but en Coupe du monde. En bas de tableau, les Anglais, éliminés à trois reprises du Mondial en pareille occasion.

  • Le tireur a peur du rouge

Chaque gardien a ses trucs pour renforcer les doutes de l’adversaire. Certains prennent un malin plaisir à faire de petits pas de danse tremblotants, façon twist, pour gêner la concentration du tireur. Celui-ci peut également être influencé par la couleur du maillot. D’après les scientifiques, la couleur rouge, associée au danger et à la colère, serait pourtant la plus efficace pour le maillot des gardiens. Des expériences menées à l’université britannique de Chichester ont montré qu’un gardien vêtu de rouge ne laissait passer que 54 % des penalties, contre 69 % pour un maillot jaune, 72 % (un bleu) et 75 % (un vert).

  • Quand faut-il tirer ?

Le temps joue également en faveur du tireur. Selon des chercheurs, s’il frappe la balle dans les trois secondes suivant le coup de sifflet de l’arbitre, il bénéficie d’un effet de surprise. Et s’il attend au moins treize secondes, le suspense insoutenable décontenance là encore le gardien.

  • L’antisèche du gardien

Pour ceux qui n’ont pas bien révisé, reste la bonne vieille antisèche. A l’instar du petit papier glissé dans sa chaussette par le goal allemand Jens Lehmann en 2006, sur lequel figuraient les préférences de chaque joueur argentin pour les tirs au but (en bas à gauche, en haut à droite). Les Allemands avaient gagné 4 tirs au but à 2.

➡️ Chiffres clés

  • 95% de chance de marquer lorsque vous tirez sur votre côté naturel et  le gardien plonge du mauvais côté
  • 92% de chance de marquer lorsque vous tirez sur votre côté non naturel et le gardien plonge du mauvais côté
  • 70% de chance de marquer lorsque vous tirez sur votre côté naturel et le gardien plonge du bon côté
  • 58% de chance de marquer lorsque vous tirez sur votre côté non naturel et le gardien plonge du bon côté

En théorie donc un tireur s’il veut marquer doit tirer la plupart du temps de son côté naturel et un gardien doit plonger aussi du côté naturel du tireur. L’idéal étant le tir à plus d’1,50m ou à raz de terre très excentré qui est inarrêtable et de préférence sur le côté non naturel.

Prochain rendez-vous = Les clés de la réussite (extra sportif) : La gestion du patrimoine, un enjeu à ne pas négliger !